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Au-delà de la ligne verte

Territoires occupés/territoires libérés, Cisjordanie/Judée-Samarie, colonie/implantation… Utilisez tel ou tel mot, et on sait déjà dans quel camp vous vous trouvez.

Pour certains, je suis un colon, une voleuse de terres, le principal frein à la paix. Pour d’autres, je suis une pionnière, une libératrice, le bouclier d’Israël.

Territoires occupés/territoires libérés, Cisjordanie/Judée-Samarie, colonie/implantation… Jamais la sémantique n’a joué un rôle aussi crucial… Utilisez tel ou tel mot, et on sait déjà dans quel camp vous vous trouvez.

Et moi, au milieu de tout ce brouhaha, à qui on pose la question : pourquoi avez-vous choisi de vivre au-delà de la ligne verte ? Et qui ne sait pas répondre. Pas plus que je ne sais dire pourquoi j’ai épousé mon mari, ou même pourquoi j’ai fait mon alyah.

Parce que mes évidences ne sont pas toujours faciles à transmettre.
Parce que mes certitudes ne sont pas toujours énonçables.
Essayons pourtant.

Je suis née à Paris, en 1975, dans une famille assez éclectique : père ancien communiste, mère traditionaliste. La guerre des Six jours a été vécue, par mon père surtout, comme un véritable catalyseur : les titres des journaux, au premier jour de la guerre, qui prophétisaient la fin de l’État juif, l’ont profondément ébranlé et ont sûrement servi de terreau à son retour au judaïsme, deux ans après ma naissance.

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