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Bar mitsva, rite de passage ?

© Shai Azoulay, Mountain, 2018, oil on paper, 48x72cm – www.sazoulay.com

Moment particulièrement attendu dans la vie des jeunes Juifs du monde entier, pratiquants ou pas, la bar mitsva figure l’une des principales pratiques participant de la ritualisation des âges de la vie dans le judaïsme. Selon les significations traditionnelles codifiées dans le textes comme état de majorité qui donne droit au respect inhérent au statut d’homme mais aussi des devoirs, notamment en matière d’observances. Au premier regard, parce que la bar (ou bat) mitsva procède d’un changement de statut d’un individu, qui est codifié et ritualisé, on pourrait logiquement considérer qu’elle opère comme un rite de passage, à l’image des pratiques que l’on retrouve dans les sociétés traditionnelles, villageoises ou de petites dimensions, et le plus souvent sans écriture, étudiées par les ethnologues. Depuis les travaux du folkloriste Arnold Van Gennep, à qui revient la paternité du concept, le rite de passage, une théorie déjà ancienne (1909) sert un peu de valise théorique dans laquelle sont rangées toutes les pratiques qui ont peu ou prou pour effet (idéalement, pour fonction) de procéder à l’intégration pleine et définitive d’un membre dans un collectif, par le biais d’une performance rituelle cadrée par des normes symboliques et sociales, qui font sens pour la communauté dans son ensemble.

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