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Brouillages de genres

Les histoires de genre ne m’intéressent guère. D’ailleurs pour tout vous dire je ne les comprends pas. Parfois, à lire certains articles qui traitent de la question, j’ai à peu près la même réaction qu’un goy confronté à une assiette de pkaïla ; une sorte de vertige à saisir ce qui gît exactement dans son assiette sinon une marée d’épinards aussi appétissante à contempler que le vomi d’un chat neurasthénique. À ce jour, j’ignore encore ce qu’intersectionnalité, non-binarité, genre fluide, ambisexualité, cisnormatif, personne allosexuelle, j’en passe et des meilleures, peuvent bien vouloir signifier. Comme si une langue hier encore inconnue avait fait irruption dans l’espace public sans prendre le soin de s’annoncer. À la parcourir, je me retrouve en classe de terminale quand le professeur de mathématiques dessinait sur le tableau noir des formes géométriques dont je ne comprenais même pas comment elles pouvaient exister. La géométrie dans l’espace et les théories du genre ont ceci en commun qu’elles sont compréhensibles aux seuls esprits versés dans ces disciplines. Pour les ahuris en mon genre, elles demeurent si opaques que parfois je dois appeler ma mère pour m’assurer qu’aucun docteur au monde n’a jamais décelé chez moi les chromosomes caractéristiques d’une personne atteinte de déficience intellectuelle.

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