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Choix de genre et (non) assignation. Un monde sans symptôme ?

© Jonathan Gold, Untitled, 2020 Courtesy of Zemack Contemporary Art, Tel Aviv

Le genre désigne banalement la différence entre le masculin et le féminin. Les études de genre ont conduit à questionner cette opposition classique, qui structurait jusque-là les relations sociales, chacun se définissant d’abord comme homme ou femme, en fonction de son anatomie de naissance. Le concept de genre exerce une fascination, attrait ou rejet, par tout le social, et les psychanalystes n’y échappent pas. Je vais essayer de prendre les choses autrement.

Le genre pose la question d’une autonomie possible de l’identité par rapport au sexe biologique. Être de sexe anatomique masculin n’implique pas de se définir comme homme dans le social, et inversement pour le sexe féminin. Qu’en dit la psychanalyse ? Freud introduit le concept de bisexualité psychique, consacrant une prévalence du psychique sur l’anatomie, mais il est critiqué par Judith Butler, une des premières penseuses du genre 1, pour l’importance qu’il accorde néanmoins à la différence sexuelle dans la construction subjective. Pour Butler, la perception n’est jamais première mais toujours au service d’un discours. En tant que psychanalyste, on ne peut qu’approuver ce constat : le langage n’est pas en lien direct avec la chose, comme le relève Lacan il suppose un saut dans le symbolique.

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