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Des références communes

ENTRETIEN AVEC GÉRARD HADDAD, PSYCHANALYSTE

Comment peut-on définir le dialogue ?
Un dialogue sérieux, c’est la recherche, à deux ou à plusieurs, de la solution d’un problème. Celui-ci n’est possible qu’à partir de références initiales communes. Ces références communes permettent le développement d’un dialogue, appelons-le dialectique. En l’absence d’une axiomatique de départ partagée, nous ne pouvons avoir qu’un dialogue-de- sourds. Le dialogue-de-sourds, celui sans référentiel commun, est parfaitement stérile et ne produit chez les deux protagonistes que frustration, voire colère. Il épuise les énergies et ne fait qu’aggraver les divergences de départ. C’est malheureusement le cas le plus général. Dans certains cas cependant, à cause de la volonté des protagonistes, le dialogue a lieu. En quoi consiste-t-il ? En la recherche ou, plutôt, à la construction de ce référentiel commun absent. Pas à pas, il s’agit d’accommoder, de traduire, d’adopter un système sur lequel l’accord reste possible. Mais ces cas sont rares. DE

Quoi parlons- nous lorsque nous disons « référentiels communs » ?
Les référentiels du dialogue peuvent être de deux ordres : soit de l’ordre du savoir, soit de l’ordre des valeurs, savoir et valeurs relevant de domaines radicalement hétérogènes. Dans le cas où le référentiel de départ relève du savoir, cas princeps de la science, le dialogue, en cas d’opposition des protagonistes, se transfère au domaine de l’expérimentation qui tranchera.

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