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“Écouter ce que les uns et les autres ont à dire”

Trois questions au réalisateur du film documentaire Petite fille

Dans votre film, « Petite Fille », qui a été salué par la critique et les festivals, vous abordez une question complexe de notre temps, celle de la dysphorie de genre chez les enfants. Pourquoi vous êtes-vous intéressé à l’histoire de Sasha, un jeune garçon qui voulait devenir une fille ?

Sasha n’est pas un petit garçon qui voudrait devenir une fille. Sasha est une petite fille, née garçon, ce qui n’est pas du tout la même chose.

Il y a une dizaine d’années, j’ai eu la chance de rencontrer Bambi, une des premières femmes transgenres françaises, vedette de music-hall dans les années cinquante-soixante à Paris. L’histoire de sa vie est édifiante par le courage qu’elle a eu d’affirmer son identité féminine dans une époque profondément hostile. J’ai fait un film sur sa vie et, lors du tournage, Bambi m’a révélé qu’elle ne se souvenait pas d’avoir eu une prise conscience d’être une petite fille. Il n’y avait jamais eu de point de départ, de point zéro. Elle avait toujours ressenti, d’aussi loin qu’elle pouvait se souvenir, être une petite fille. J’ai réalisé alors que la dysphorie de genre était un phénomène qui pouvait se produire très tôt dans la vie d’un enfant.

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