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Édito : Toc Toc Toc

L’édito du rabbin Delphine Horvilleur

Étranges temps du calendrier juif : à Yom Kippour, nous prions pour qu’il y ait dans nos vies de la stabilité, de la continuité et de la permanence, et nous murmurons avec appréhension : « Pourvu que ça dure ! » 

Et voilà qu’immédiatement après ce jour solennel surgit Souccot qui nous dit en substance: rien ne dure mais sois sans crainte. La fragile cabane sous laquelle tu t’installes est à la fois symbole d’impermanence et de protection. Ce lieu temporaire et vulnérable est aussi celui qui, selon la tradition, peut accueillir les plus grandes joies. 

La mystique juive affirme que s’y présente chaque soir un invité de marque. En araméen, on le nomme Ushpiz et, tout au long de la semaine, à la nuit tombée, l’un d’entre eux frappe à la porte: Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, Aaron, Joseph puis David. Figures d’éternité, chacun d’entre eux fut un jour un berger et connut donc le nomadisme et la vulnérabilité. 

Souccot est un temps où cette conscience de la fragilité permet les plus grandes rencontres. Et c’est paradoxalement parce que « rien ne dure » que l’éternité peut s’inviter à notre table et dans nos vies. 

Dans ce numéro de Tenou’a, sept Ushpizin toquent à la porte.

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