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FRACTURE SÉFARADO-ASHKÉNAZE

Depuis sa création, Israël cherche, selon Neriah Raphaël Knafo, à maintenir les séfarades sous domination, à les acculturer et à leur interdire l’accès au pouvoir. Rien, pourtant, ne pourra avancer dans le pays sans cette force séfarade.

© Pascal Monteil, Le spectre de la pleine lune – Photo © Celia Pernot

Nulle personne n’avait profané autant le Nom de Dieu, nulle personne n’avait humilié ainsi une tribu entière en Israël, tel que l’a fait hier le Maarakh [Gauche socialiste au pouvoir en 1977] à cet endroit. Ce que je vous demande c’est que demain, du matin au soir, vous organisiez une vaste campagne téléphonique. Ce qu’il faut impérativement faire, c’est que chacun appelle ses connaissances à Jérusalem, Haifa, Rishon Letsion, Ness Siona, Rehovot et Beer Sheva. Racontez-leur ce qu’a dit Doudou Topaz ! Tout le peuple d’Israël doit savoir. Cela se résume à une phrase: « les tsha’htsha’him [mot péjoratif désignant les Séfarades] sont tous avec les révisionnistes. » Nous sommes heureux qu’ils soient avec nous!

Menahem Begin, 28 juin 1977

Ces mots concluent le célèbre discours de Begin, alors chef de l’opposition, en réponse aux propos insultants du comique Doudou Topaz, qui avait participé la veille à un meeting électoral de gauche. Topaz avait posé les bases de la séparation ethnique et morale entre Séfarades et Ashkénazes en Israël: les tsha’htsha’him, les Séfarades supposés barbares populaires, auraient le cœur à droite, alors que les Ashkénazes seraient à gauche.

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