Havka Raban, fondatrice du musée des combattants des ghettos

Havka Folman est née à Kielce, en Pologne. Elle a passé son enfance à Varsovie où elle vivait avec ses parents et ses deux jeunes frères. Leur immeuble faisait face au quartier général du mouvement de jeunesse juif He Chaluts dont faisaient partie notamment Antek Zuckerman et Zivia Lubetkin, les fondateurs historiques de Beit Lohamei Haghetaot (La maison des combattants des ghettos). Après l’occupation allemande, l’immeuble est devenu le refuge des mouvements de résistance clandestins.
Havka rejoignit l’Organisation juive de combat où elle servit d’agent de liaison grâce à des faux papiers polonais. Elle transportait des armes et des informations dans le ghetto.
Arrêtée, elle fut internée comme prisonnière politique dans le camp d’Auschwitz. Intuitivement, elle ne révéla pas son identité juive. À la fin de la guerre, elle fut transférée avec d’autres prisonniers à Ravensbrück, puis elle fut envoyée en Suède dans le cadre d’un échange de prisonniers.
À son retour en Pologne, elle ne retrouva que sa mère, son père ayant été assassiné à Treblinka. Havka resta encore deux années en Pologne en tant que membre active du Dror. Après son immigration en Eretz Israel en octobre 1947, elle rejoignit les fondateurs du kibboutz des Combattants des ghettos en Galilée, dont plusieurs, y compris Antek et Zivia, faisaient partie du même mouvement de jeunesse.
Elle épousa Haskel Raban. Ensemble, ils eurent trois enfants et douze petits-enfants. Plus tard, Havka rejoignit le département éducatif de Beit Lohamei Haghetaotet accompagna pendant des années les groupes d’adolescents pour des voyages de mémoire en Pologne.
Tous ceux qui ont pu entendre son témoignage lors des voyages en Pologne ou de visites guidées et écouter ses discours à l’occasion des Journées de commémoration de la Shoah et de la Résistance juive, se souviennent d’une personnalité unique et charismatique dont l’empreinte les a marqués à jamais. La vision humaniste de Havka Raban a inspiré l’action de l’association L’enfant et la Shoah-Yad Layeled France. Fondée en 1997 pour promouvoir le musée-mémorial des enfants Yad Layeled (partie intégrante de la Maison des Combattants des ghettos), cette association a conçu une multiplicité d’outils pédagogiques pour faciliter l’enseignement de l’histoire de la Shoah dans les écoles élémentaires de France. Son action a été récompensée en 2016 par un agrément national en tant qu’« association complémentaire de l’enseignement public » délivré par la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem.

Un article de L’enfant et la ShoahYad LaYeled France