En trente ans, la représentation du héros dans le paysage cinématographique israélien s’est complètement transformée. Avant les années quatre-vingt-dix n’existe en Israël qu’une chaîne d’État, la culture qui s’y exprime est majoritairement ashkénaze et laïque (Ephraïm Kishon, Menahem Golan). Les personnages sépharades sont interprétés par des acteurs ashkénazes (Haïm Topol, Shaike Ophir) et on peut y voir un parallele au phénomène du black-face americain.
En 1993, la création d’Arutz 2, première chaîne privée, marque le début de la démocratisation de la culture. L’autre Israël, qu’on avait volontairement oublié, naît à l’écran comme un juste et logique retournement des choses. L’Israël des minorités, celui des femmes, des Sépharades, des immigrés, des homosexuels, des orthodoxes, des Arabes israéliens et des Palestiniens. En 1999, le cinéma est établi comme un art parmi les autres, grâce à la création du Conseil National du Cinéma et à une loi sur le financement des productions. Les écoles de cinéma se multiplient dans le pays.
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