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“OUR BOYS” ou la parabole du tanneur et du parfumeur

Deuxième volet de l’analyse de la série Our Boys, par David Isaac Haziza, cette histoire “de Juifs qui tuent des Arabes”.

« Car ton nom brûle les lèvres
Comme le baiser de l’ange. »
Naomi Shemer

J’ai rencontré Joseph Cedar à New York alors qu’il travaillait à l’écriture d’Our Boys. Fasciné par son cinéma, je me souviens de lui avoir demandé (c’était au cours d’un déjeuner de Shabbat auquel des amis communs nous avaient invités) quels étaient ses projets ; je me souviens surtout de l’air espiègle et amer avec lequel il m’a répondu qu’il s’intéressait à l’histoire “de Juifs qui tuent des Arabes”. Cedar est issu d’un milieu religieux, sa femme enseigne dans une école juive. Il connaît, intimement, le judaïsme et les Juifs. Sans doute savait-il ce qu’il adviendrait de son projet : Our Boys a été dénoncé comme antisémite par le Premier ministre Netanyahu, et nombreux sont les Juifs que cette œuvre a en effet blessés, nombreux sont ceux qui, choqués, ont préféré accuser les auteurs de l’œuvre que ceux du crime qu’elle dépeint. 

C’est qu’une histoire de Juifs qui tuent des Arabes n’est pas tout à fait ce que nous aimerions pouvoir nous raconter – et peut-être moins encore les laïcs d’entre nous que les autres : si nous ne sommes pas victimes, si nous ne le sommes pas une fois et pour toujours, sommes-nous encore bien le peuple élu ?

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