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Quand “ÇA” ne comptait pas

Il n’y a pas si longtemps, en France, c’était le grand jour de la rentrée des classes. On était fébrile, un peu anxieux, on se demandait comment serait l’emploi du temps, quels profs on aurait, quels copains on retrouverait en classe. On découvrait les nouvelles têtes mais jamais les élèves ne se demandaient les uns aux autres ni d’où ils venaient ni en quoi ils croyaient, parce que ça ne comptait pas.

Quelques décennies plus tard, il semble que l’école n’a plus tout à fait le même goût. On lui a assigné le rôle de gardienne d’une laïcité qu’on peine toujours à définir de façon consensuelle. Si, dans les années quatre-vingt, un élève juif observant était autorisé à simplement assister aux cours le samedi matin sans écrire, les règles du shabbat le lui interdisant, et que cela ne choquait personne, on crie désormais au « renoncement », au « séparatisme », dès qu’une forme d’adaptation à la croyance de l’autre est demandée.

Qu’on parle de cours de sport, de menus sans viande, de jupes trop longues ou de parents accompagnant les sorties scolaires, quelque chose a changé, s’est radicalisé, rendant l’expression de l’altérité difficile à supporter pour une partie importante du pays.

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