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Réveiller la société israélienne

En février, l’historien israélien Zeev Sternhell publiait une tribune dans Le Monde sous le titre : « En Israël pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts ». Un mois plus tôt, il avait employé des termes similaires dans le quotidien israélien Haaretz. Face à des mots aussi sévères écrits par cet historien du fascisme récompensé en 2008 par le « Prix Israël », Tenou’a a voulu recueillir la réaction d’un fin observa- teur de la vie politique israélienne, l’ancien ambassadeur de France en Israël Daniel Shek.

Zeev Sternhell a utilisé les mots nazisme et apartheid pour parler de ce qui pourrait se produire en Israël en raison du climat politique actuel. Que vous inspire cette prise de position ?

Zeev Sternhell a droit à tout le respect et l’honneur en tant qu’intellectuel. Il est l’un des plus grands spécialistes au monde du fascisme européen et n’a certainement plus besoin de faire ses preuves scientifiques en tant qu’historien. Cela étant dit, je ne suis pas certain qu’une froide analyse scientifique historique puisse refléter pour un public non averti, c’est-à-dire les lecteurs du Monde ou de Haaretz, une réalité qui est essentiellement politique en Israël. La réalité est souvent bien plus nuancée que la science.

Je constate aussi que le professeur Sternhell est en ce moment profondément pessimiste, ce que je ne peux pas disputer, car c’est son sentiment intime qu’il a le droit d’exprimer. À titre personnel, et malgré toutes les difficultés que me pose un certain nombre de réalités israéliennes, je suis bien plus optimiste. Zeev Sternhell a raison de pointer du doigt des choses qui sont scandaleuses et dangereuses pour la démocratie israélienne mais je pense que les forces démocratiques en Israël vont finir par prendre conscience du risque et se réveiller.

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