Contenu réservé aux abonnés

Swipe quand mon cœur balance

© Navot Miller, Samuel in Hampsted Heath in Madagascar, 2021, Oil on canvas, 200 x 170 cm
Courtesy: the artist and Braverman Gallery, Tel Aviv

Passé l’âge de douze ans et demi, la rencontre est souvent précédée d’une rupture. Les étapes de la vie d’après se succèdent comme des têtes de chapitres du Changement de vie pour les nuls.

Le discours des sirènes du développement personnel qui infuse l’injonction d’aller bien et de traiter les deuils en mode gestion de projet (et si possible rapidement) me semble culturellement inaccessible. Je m’applique pourtant à faire taire ces quelques gènes récessifs échappés d’un Shtetl, très à l’Est :
Mes week-ends alignent systématiquement un bilan carbone scandaleux,
Je n’ai jamais autant vu mes amis,
J’ai accepté un shooting avec une copine photographe des stars,
Je planifie mes soirées en mode stakhanoviste,

Et, comme le meilleur est devant moi (c’est garanti, on me le répète au moindre signe visible de moral fléchissant), je me donne encore un mois pour trier les centaines de photos avec l’autre, maintenant périmées, que mon téléphone me jette quotidiennement à la figure en mode : «Week-ends en Provence au fil des ans» ou «Ibiza 2019».

Abonnez-vous pour lire cet article

S’abonner en ligne