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Théories du genre et littérature rabbinique

© Yuri Kats, Untitled, 2015, oil on canvas, 30 x 30 cm
Courtesy Gordon Gallery, Tel Aviv

Sémiotique des corps sexués1

Le grand historien du judaïsme Jacob Katz a expliqué l’émergence de l’orthodoxie juive moderne comme une réaction à l’implosion de la vie juive traditionnelle et à la perte de l’autorité des rabbins. Tout comme le judaïsme réformé, l’orthodoxie est donc une réponse aux défis que pose la modernité. Ce jeu de balancier où, pour répondre à ce qu’on considère être une innovation blâmable, on durcit soi-même sa position qui devient alors tout aussi peu organique que celle à laquelle on répond, se retrouve dans beaucoup de débats controversés et animés de nos sociétés surtout quand il est question d’opposer progrès et tradition. Ainsi, sur la question du genre dans le judaïsme : ceux qui adoptent joyeusement et sans circonspection toute nouvelle idéologie en la plaquant grossièrement sur leur tradition, soit pour dire qu’elle y était déjà, soit pour dire qu’elle doit s’y adapter, font alors face à un backlash conservateur qui est tout aussi caricatural. La Torah et la tradition juive deviennent alors, sous les coups de boutoir des uns et des autres, ou bien le woke plus ultra, ou bien le garant sévère d’un ordre patriarcal hétéronormé prétendument éternel.

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