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Tu ne peux pas comprendre

Tu ne peux pas comprendre »; péremptoire aveu de celui ou de celle qui, amer, se heurte à la faillite d’un idéal amoureux. À tout le moins, la fusion se borne au corps, frontière physique insurmontable. Elle sera néanmoins, le plus souvent, limitée par une résistance du for intérieur qui, s’il peut être raconté, réagit et ressent avant même de pouvoir être compris ou saisi par la réflexion. Aussi, il est bien plus aisé de renvoyer à l’autre sa différence et donc sa carence à l’empathie, plutôt que de s’attacher à lui expliquer, méticuleux, chacune de ses vibrations émotionnelles, chacune de ses pensées.

Ces mots, c’est une décharge. Au-delà d’une montée d’adrénaline, ils sont à la fois une mise en accusation et un désabusement. Une culpabilisation et une relaxe déçue, le « C’est toi » face au « C’est moi ». Et alors que la déconvenue se jouera dans l’intimité du couple, il y aura cette petite voix, non sollicitée, qui vous dira qu’elle vous l’avait dit. Que tout ce qu’elle a toujours souhaité, c’est votre bonheur et que, justement, elle a « un plan pour ça », une check-list longue comme son bras, comme les fiches de présentation, interminables, que l’on rendait à ses enseignants le jour de la rentrée, « Âge, nom, adresse… Profession des parents… », mais surtout « de chez nous!

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