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Vers une religion d’adultes

© Shirley Shor, The Book of Life, 2004-2010, Installation view – zcagallery.comshirleyshor.com

« AUJOURD’HUI, TU DEVIENS UN·E ADULTE À PART ENTIÈRE ! », peut-on entendre les proches et amis clamer à chaque bar et bat mitsva en guise de félicitations, entre deux chaleureux Mazal tov. Avant douze ou treize ans (respectivement, pour les filles et les garçons), à en croire notre tradition, les enfants ne seraient donc véritablement que cela : des enfants. C’est-à-dire des êtres pleinement dépendants des adultes, et dont le caractère ne s’est pas encore formé. Des êtres en potentiel, qui peuvent encore évoluer vers le bien comme vers le mal. C’est ce que nous confirme un texte saisissant tiré du midrash (Bereshit Rabba 63,10).

« Rabbi Levi a proposé cette parabole: ils [Jacob et Esaü] étaient pareils à un myrte et à un rosier sauvage qui grandissaient côte à côte; quand ils furent arrivés à maturité et qu’ils fleurirent, l’un exhala une douce senteur et l’autre dévoila ses épines. Pendant treize ans, tous deux allaient à l’école et en revenaient [sans qu’on puisse les distinguer, mais] à partir de cet âge-là, l’un d’eux se rendit à la maison d’étude et l’autre dans des temples idolâtres.

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