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Dieu et moi, histoire d’un rendez-vous manqué

© Katerina Chudnovski, “Crossing to the other side”, acrylic painting, canvas, 20 x 20 cm

Avec Dieu, j’ai tout essayé. La flatterie, la prière, la supplication, l’envoi de mots doux, la menace – Montre-toi, sinon je te quitte avec les enfants – l’invective, les pots-de-vin, les crises de larmes, le chantage au suicide… rien n’a jamais marché. Silencieux, il était, silencieux, il est resté. À se demander s’il ne souffre pas d’une quelconque timidité maladive, une personnalité schizoïde chez qui la simple éventualité de lier connaissance avec un inconnu le plongerait dans un état de panique généralisé au point de demeurer enfermé chez lui toute la sainte journée. Car oui, il faut le savoir, de toute évidence, le Dieu d’Israël a de sérieux problèmes de santé mentale. On le savait atrabilaire, colérique, possessif, maniacodépressif, jaloux au-delà du possible ; avec les apports de la science moderne, des théories comportementales notamment, voilà qu’on le découvre asocial, effacé, atteint d’une sorte de phobie administrative qui le fait porter pâle à toutes les convocations reçues. Un vrai millénial. Je plains sa mère. Quelle vie elle doit mener. Toujours à s’excuser que son petit dernier ne veuille jamais se rendre aux anniversaires ou décline toute invitation à participer à des activités extrascolaires.

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