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La science et la conscience

Nous étions en train de préparer ce numéro de Tenou’a lorsque la nouvelle de la mort d’Abdelwahab Meddeb nous est parvenue – à ce moment, justement, nous le lisions attentivement dans l’Histoire des relations entre juifs et musulmans des origines à nos jours, codirigée avec Benjamin Stora. Meddeb est sans doute une illustration fidèle de la liberté. Un état d’être complexe qui nécessite connaissance et travail rigoureux, refus de la facilité et de la compromission, confrontation avec ses contradictions, passion et courage.
À contre-courant ou à l’avant-garde, Meddeb était poète, romancier, essayiste, homme de radio, citoyen de France et de Tunisie, mystique et savant. Depuis des années, il avait travaillé sur les liens qui existent, tendres ou tendus, entre islam et judaïsme.
Nous reproduisons ici une partie du texte autobiographique sur son enfance en Tunisie, publié en introduction à l’Histoire des relations entre juifs et musulmans.

L’été, nous résidions à la station balnéaire de La Marsa. Je passais devant la synagogue qui se trouvait derrière la mairie, à proximité du marché Marsa-Résidence, où demeuraient beaucoup de juifs. Je recevais avec frissons la rumeur de la prière juive. Cette récitation à peine chantée et dont le rythme fait osciller les têtes me rappelait la lecture coranique que j’entendais chez moi ou dans la Grande Mosquée de la Zitouna.

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