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Quand les rabbins font rire Dieu

L’histoire du four d’Akhnaï est un passage du Talmud parmi les plus étudiés, dans lequel des rabbins s’affrontent pour détermi- ner la nature d’un objet et finissent par faire sourire Dieu. Ce texte est considéré comme emblématique de la mahloket.

« Le sage vaut mieux que le prophète »
(Baba Batra 12a)

Dans cette page, nous allons analyser et commenter un passage du Talmud (Baba Metsia 59b).
« On enseigne qu’un four de tuiles découpées et liées avec du sable n’est pas soumis aux règles de pureté et d’impureté, telle est l’opinion de Rabbi Eliézer. Mais les sages pensent le contraire. C’est ce que l’on appelle “le four du serpent”. Pourquoi ? Parce que les rabbins ont entouré ce four d’arguments comme un serpent qui entoure un objet, et ils ont prouvé son impureté. Pourtant Rabbi Eliézer apporta tous les arguments possibles pour prouver que ce four restait pur, mais rien n’y fit. »

Jusque-là nous nous trouvons dans une classique discussion talmudique qui cherche à définir le cadre d’application de la loi d’origine divine dans les domaines de l’existence juive : le pur et l’impur, le permis et l’interdit, le contraignant et le facultatif, thèses et antithèses s’appuyant sur des analyses de versets selon une méthodologie nommée Midrash (« Recherche »).

Rabbi Eliézer, ayant été réfuté, ne se décourage point, mais va user d’autres arguments, car il a l’intime conviction d’avoir raison. Puisque la logique du raisonnement ne suffit pas à convaincre, qu’à cela ne tienne, notre Rabbi possède plus d’un tour dans son sac.

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