Contenu réservé aux abonnés

Alors on danse

Dans des maisons-abris nées de la Shoah, des enfants trouvent la sécurité qui leur est défaillante ailleurs. Mais lorsque survient la crise, comment gère-t-on le danger, la rupture de contact familial, la peur? On danse !

Dans les maisons d’enfants de l’OPEJ*, comme dans toutes les institutions sociales et éducatives, le confinement a bousculé les pratiques professionnelles et le vécu des enfants accueillis. 

Dans la plupart des foyers, les familles ont dû se réorganiser entre l’école à la maison pour les enfants et le télétravail pour les parents. Durant cinquante-cinq jours, ce fut encore plus vrai pour les cent enfants et les cent professionnels des deux maisons d’enfants de l’OPEJ. 

Ces lieux de vie accueillent toute l’année des enfants pour les protéger. Séparés de leurs familles, ils doivent se sentir chez eux car l’accueil y est permanent; en même temps, ils doivent apprendre à vivre avec l’autre. D’appa- rence, nous y voyons des enfants qui mangent, dorment, jouent, chantent et dansent, se cultivent; à y regarder de plus près, ces lieux sont de véritables laboratoires humains à haute intensité, au sein desquels les plus vulnérables animent nos échanges et préoccupations quotidiennes. Œuvrer dans le champ du social, encore plus dans cette période troublante, c’est être au contact d’une fragilité, de ce qui fait nœud à un moment donné dans le parcours de femmes et hommes, un jour devenus parents. Être là, en tant qu’« adultes professionnels », à leurs côtés, est nécessaire: notre rôle consiste à leur ouvrir des espaces de paroles et de réflexion autour de leur fonction parentale, afin qu’ils puissent l’occuper et qu’ils puissent l’investir en tant que sujet. 

Abonnez-vous pour lire cet article

S’abonner en ligne