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Édito : “Miroir, mon beau miroir…”

L’édito du rabbin Delphine Horvilleur.

Dans les contes de fées, le miroir dit toujours la vérité de celui qui s’y contemple. Il annonce avec certitude la fin de ses mensonges et de ses illusions et vient raconter le face-à-face lucide d’un être avec son identité immuable. Dans la réalité pourtant, aucun miroir ne peut dire toute la vérité sur un homme et son identité, car celle-ci n’est jamais énoncée une fois pour toutes. Elle est toujours fluctuante, en construction et composite.

Il en va ainsi de l’identité juive et de l’éternelle question « qu’est-ce qu’être juif ? » La définition de chacun à un temps donné est à la fois personnelle et contextuelle: elle n’est ni celle d’un autre, ni même celle qui sera demain la sienne. Et aucune définition n’achève la question.

Bien sûr, à travers l’histoire juive, certains énoncés normatifs ont tenté de s’imposer : Est juif l’enfant d’une mère juive ou celui qui s’est converti au judaïsme… Est juif celui dont un des parents est juif et qui est élevé exclusivement dans le judaïsme… Est juif celui dont les enfants ou les petits-enfants sont juifs… Est juif celui qui ne cesse de se poser la question de ce qu’est être juif… Aucune de ces définitions n’est fausse et aucune n’est vraie.

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