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Le judaïsme face à l’histoire

Peut-on concilier foi et histoire? Les sciences historiques constituent-elles un danger pour le croyant lorsqu’elles se penchent sur les récits qui portent sa croyance, ses mythes et ses rituels ?

© Jossef Krispel, Untitled (Praying Skeletons), 2012, oil on canvas, 160-130 cm – www.krispel.info

En racontant son histoire et celle de ses origines, le judaïsme s’enracine dans un récit pour lui fondamental. Beaucoup plus qu’une doctrine, il se veut le récit fidèle du devenir spirituel d’un peuple. C’est par les actes de nos patriarches que nous existons, c’est par la souffrance de nos ancêtres en Égypte que nous savons le goût de la rédemption, c’est par l’événement unique du Sinaï que nous avons accès à la loi divine. Nos héros sont de chair et de sang, nous les connaissons bien, Abraham comme Moïse sont bien réels dans nos textes, nos pensées, notre étude… La longue histoire juive est fondée sur un socle concret.

Le XIXesiècle voit apparaître une vaste entreprise archéologique. Des traces du récit biblique sont trouvées un peu partout, le récit se confirme et s’inscrit dans une réalité palpable. C’est l’enthousiasme. Mais avec le temps l’image devient plus floue, la réalité mise au jour n’est plus aussi claire et tend à relativiser le récit biblique. Point de trace d’une sortie massive d’Égypte, on est même incapables d’identifier le pharaon concerné, ni de dater l’évènement avec précision.

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