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Les ennemis du vaccin

Le succès indéniable de la campagne de vaccination anti-Covid
en Israël n’a pas empêché la prolifération de théories complotistes, y compris au cœur même du monde juif. Cette défiance à l’égard de la vaccination n’a pourtant rien de nouveau, tant elle a agité la communauté scientifique puis l’opinion depuis trois cents ans.

© Dana Ellyn, Still Life with Covid Ball, 11 in x 14 in, acrylic on canvas board

Au 7 mars 2021, 40 % des Israéliens ont reçu la seconde dose du vaccin Pfizer-BioNtech. Dès lors, ces heureux élus peuvent enfin « éteindre la télévision et reprendre une activité normale » ou, du moins, se détourner temporairement de l’actualité sanitaire moribonde pour s’adonner aux plaisirs de la vie sociale. Israël a mené une campagne de vaccination fulgurante, à l’issue d’un accord de partage de données biomédicales conclu avec les laboratoires Pfizer-BioNtech. L’État hébreu s’est engagé à fournir des données relatives à l’efficacité du vaccin et à d’éventuels effets secondaires indésirables en échange de livraisons massives et continues. La rapidité de la campagne vaccinale israélienne a suscité l’admiration de nombreux pays, notamment en Europe où la stratégie d’achats groupés de l’UE s’est heurtée à de nombreuses difficultés logistiques et politiques. La campagne israélienne a également provoqué l’indignation de plusieurs observateurs internationaux qui reprochent aux dirigeants israéliens de contrevenir au respect du secret médical et de délaisser les habitants des territoires palestiniens, contraints d’attendre l’aide du système Covax de l’Organisation mondiale de la santé. Si la santé relève de la compétence de l’Autorité palestinienne, l’immunité de masse ne sera atteinte qu’au prix d’une campagne de vaccination globale et dépouillée de considérations géopolitiques.

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