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Lettre à la beauté

Chère Beauté,
Quelle pression de vous écrire…
Me voilà à peser chaque mot pour tenter désespérément de me hisser à votre hauteur.
Regardez, l’effet que vous me faites, à peine l’été annoncé, que déjà mon moi doute !
Et d’abord dans cette lettre, faut-il vous tutoyer ou vous vouvoyer ?
Si, là, je vous propose: vouvoyons-nous, vous voyons-nous? C’est peu probable. Mais pour autant, si j’ose la familiarité, et que je te tutoie, il y a fort à parier que je te tue toi…

On vous dit souvent cruelle et insaisissable, voilà qui l’illustre parfaitement !

D’ailleurs, malgré votre glaçante cruauté, chère beauté, parvenez-vous tout de même à vous regarder dans le miroir ?
Ne vous arrive-t-il pas parfois de pâlir devant votre propre reflet?
Et ne vous perdez-vous pas parfois, comme tout le monde, devant votre beau teint ?

Pourtant, on sait que la beauté est un soleil qui nous brule les ailes dès lors qu’on commet le moindre Icare. Mais le goût des Hommes pour
les idéaux est irrépressible.
Autrefois, si par malheur, mon beau différait de son beau, cela pouvait mener au tombeau.
Aujourd’hui si ma beauté ne vaut pas ta beauté
je suis pris d’une furieuse envie de saboter.

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