Cher Saül, cher Paul, cher Saint-Paul,
Salut,
Je vois bien que t’écrire sera compliqué. La nécessité – peut-être l’angoisse, est-ce contradictoire? – m’y pousse. Il faut que je te parle. Comme toujours. Comme nous nous parlions. Tu te souviens? Comme tu étais doué, tu l’es toujours, c’est évident. Tes lettres, tes épîtres si tu préfères, sont puissantes. J’y reconnais ta manière, enfin presque. Tu aurais dû m’écrire. Peut-être qu’à reprendre notre correspondance – quel mot – nous aurions pu éviter quelques écueils. Oui, oui Saül, nous avons un problème. Au moins un. Comment en est-on arrivé là, Saül? Qu’est-ce qui t’a pris, Paul? Tu voulais que ça change? Tu voulais du nouveau? Tu as toujours été un peu pressé, c’est vrai. Et en guerre. En guerre avec le temps. Ainsi pour faire du nouveau il t’aura fallu décréter l’ancien. Qu’est-ce que c’est que ça, le nouveau, Saül ?
Longtemps tu as aimé mes questions. Alors je reprends. Je te demande encore quelque chose, Saül-Paul. À l’ancien et au nouveau, j’ai encore quelques questions à poser. Me liras-tu seulement?
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