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MONOLOGUE DE JEAN-BAPTISTE

Avec humour et sérieux, l’écrivain Catherine Siguret s’est plongée dans les Évangiles pour imaginer ce que pourrait être la parole de Jean le Baptiste, ce cohen observant qui devint l’un des plus grands agitateurs de son temps et baptisa Jésus avant de payer ses choix de sa vie.

C’est ’est avec le cœur empli d’amour évidemment que je viens vers vous, mes très chers Frères et Sœurs, énoncer malgré tout quelques rudes vérités au sujet du succès interplanétaire de mon cousin dans l’entreprise baptismale dont je suis l’unique et seul instigateur, d’où mon nom Jean-Baptiste, alias Jean-le-Baptiseur, à ne pas confondre avec Jean-l’apôtre, mon homonyme. Vous devez connaître mon cousin de nom (Jésus) : il a marqué les esprits par sa crucifixion. Nul n’a en revanche fait tout un plat du fait qu’on me coupe la tête, deux ou trois ans plus tôt, à la demande de la fille d’Hérodiade, dite Salomé, alors qu’on l’a apportée encore chaude au festin du roi Hérode. Je suis mort comme j’ai vécu : modestement, sans attirer l’attention sur ma personne. Mais quand Tenou’a m’a demandé de raviver des souvenirs vieux de deux mille ans, une forme d’amertume m’a étreint : on me demande qui je suis, alors que Jésus, c’est moi qui l’ai baptisé1 ! Et avant lui, j’avais baptisé des milliers d’habitants de Jérusalem et alentours venant à moi au bord du Jourdain pour se voir lavés de leurs péchés par immersion ! Jusqu’en Égypte, j’étais connu! Cette idée m’était tout droit venue de mon enfance, suite à une forme de traumatisme infantile car mon père Zacharie, prêtre au Temple, sacrifiait des animaux pour purifier les hommes de leurs crimes et délits : qu’au sang, je préfère l’eau, je ne vois pas qui pourrait m’en jeter la pierre !

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  • Stéphane Habib

LETTRE DE GAMLIEL À PAUL DE TARSE

C’est désormais une tradition dans Tenou’a : forts de leurs lectures et de leurs réflexions, certains de nos contributeurs se mettent dans la plume de personnages illustres, réels ou fictifs, pour nous livrer leur pensée imaginaire. Le psychanalyste Stéphane Habib prend cette fois les mots de Gamliel, Sage de la mishna, qui fut, selon les Actes des Apôtres, le maître de Paul, alors Saül, qui deviendra plus tard l’un des bâtisseurs du christianisme.

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