C’est ’est avec le cœur empli d’amour évidemment que je viens vers vous, mes très chers Frères et Sœurs, énoncer malgré tout quelques rudes vérités au sujet du succès interplanétaire de mon cousin dans l’entreprise baptismale dont je suis l’unique et seul instigateur, d’où mon nom Jean-Baptiste, alias Jean-le-Baptiseur, à ne pas confondre avec Jean-l’apôtre, mon homonyme. Vous devez connaître mon cousin de nom (Jésus) : il a marqué les esprits par sa crucifixion. Nul n’a en revanche fait tout un plat du fait qu’on me coupe la tête, deux ou trois ans plus tôt, à la demande de la fille d’Hérodiade, dite Salomé, alors qu’on l’a apportée encore chaude au festin du roi Hérode. Je suis mort comme j’ai vécu : modestement, sans attirer l’attention sur ma personne. Mais quand Tenou’a m’a demandé de raviver des souvenirs vieux de deux mille ans, une forme d’amertume m’a étreint : on me demande qui je suis, alors que Jésus, c’est moi qui l’ai baptisé1 ! Et avant lui, j’avais baptisé des milliers d’habitants de Jérusalem et alentours venant à moi au bord du Jourdain pour se voir lavés de leurs péchés par immersion ! Jusqu’en Égypte, j’étais connu! Cette idée m’était tout droit venue de mon enfance, suite à une forme de traumatisme infantile car mon père Zacharie, prêtre au Temple, sacrifiait des animaux pour purifier les hommes de leurs crimes et délits : qu’au sang, je préfère l’eau, je ne vois pas qui pourrait m’en jeter la pierre !
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