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Passer ou ne pas passer

Le passage à l’âge adulte pose la question pour chacun de la transmission et du désir. La psychanalyse articule cette tension qui se (re)joue à chaque passage d’un seuil existentiel.

© Noa Yekutieli, While We Wait – www.noayekutieli.com

Je commencerai par ce titre en forme d’hommage à Shakespeare, qui renvoie à la question d’Hamlet, être ou ne pas être. Hamlet met en scène la question humaine par excellence, celle que se pose la névrose, qui est celle du conflit, du doute au cœur du désir. Passer ou ne pas passer, c’est une façon de montrer que le passage d’un seuil pose toujours difficulté, et qu’il s’agit pour chaque sujet d’en faire l’épreuve, en particulier au moment de l’adolescence. C’est cette question du passage à l’âge adulte que les rites de la bar et bat mitsva organisent symboliquement à l’échelle de la communauté religieuse.

Passage à l’âge adulte, passage adolescent, assomption d’une responsabilité qui se détache de celle des parents. De quoi s’agit-il, plus précisément ?

Les passages nous intéressent en psychanalyse, on peut même dire que c’est le cœur de l’analyse. L’analyse fait office, fonction de rite de passage dans une société où leur dimension symbolique s’est érodée.

L’initiation dans les rites permettait au sujet d’acquérir un savoir sur son corps et sa jouissance. Pour Lacan, « il n’y a qu’un malheur, c’est que de nos jours, il n’y a plus trace, absolument nulle part, d’initiation ».

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