Je voudrais partir du film documentaire Petite fille de Sébastien Lifshitz qui date de 2020. Il raconte l’histoire de Sasha, un petit garçon qui voulait devenir une fille. Le film a provoqué des réactions notamment d’un collectif de médecins et d’intellectuels, l’Observatoire de la Petite sirène, qui dénonce des discours idéologisés à l’égard des enfants. On y découvre un phénomène qu’on appelle la dysphorie de genre. Est-ce un concept nouveau et pouvez-vous nous expliquer ce que cela veut dire ?
La « dysphorie de genre » désigne tout simplement une souffrance ou un malaise lié à son propre genre, donc le fait de se sentir mal dans sa peau de garçon ou de fille, d’homme ou de femmes. Ce n’est pas un concept nouveau, cela a toujours existé à toutes les époques et dans toutes les cultures. Certaines cultures traditionnelles ont englobé ces personnes avec plus ou moins d’accueil et d’acceptation – je pense par exemple aux cultures tahitienne ou indienne dans lesquelles ces incongruités de genre ont trouvé une place, parfois même une place sacrée.
Dans nos contrées, l’incongruence de genre a été rangée du côté des maladies mentales sous la dénomination de transsexualisme.
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