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Récits de l’Espagne médiévale

L’âge d’or espagnol, l’accueil du sultan, ce sont de jolies histoires pourtant assez éloignées de la réalité du statut des Juifs de l’époque, comme le montrent les travaux des historiens.

Il est des mythes positifs qui ont la peau dure, comme celui de “l’âge d’or espagnol”, ce prétendu modèle du “vivre-ensemble” (convivencia), de la coexistence interreligieuse dont on rêve encore aujourd’hui avec un mélange de nostalgie artificielle et d’utopie naïve. On peut toujours rêver, en effet, car les travaux de tous les historiens concordent pour montrer que sous un vernis doré, le statut des minorités juive et chrétienne sous domination arabo-berbère n’était guère enviable.

La conquête arabo-berbère de la péninsule ibérique en 711 est une guerre sainte, pas une migration. C’est la ferveur religieuse et les visées d’expansion de l’islam qui motivent les troupes. Très vite, le pouvoir musulman impose la loi de “dhimma” pour les peuples du Livre, chrétiens et juifs. Comme l’a montré Bat Ye’Or dans ses nombreux écrits, ce statut offre la liberté de mouvement et de culte. Toutefois, il inclut aussi des restrictions et discriminations : la jizya, un impôt lourd, l’interdiction de construire de nouveaux lieux de culte, l’interdiction d’organiser des manifestations religieuses publiques, l’obligation de porter un vêtement qui identifie les non-Musulmans. Ce système discriminatoire est intériorisé par les classes élevées, celles des médecins, des commerçants internationaux, des scientifiques, des philosophes ou des poètes.

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