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Réfugiés : Envers et contre tout

Rémi Daniel est un universitaire qui a émigré en Israël il y a plusieurs années. Pour Tenou’a, il raconte sa rencontre avec un réfugié érythréen, arrivé là bien malgré lui et qui aime ce pays de toute force.

Peut-on s’attacher à Israël alors qu’on y est arrivé contre son gré, sans rien savoir à son sujet, et que le pays vous accueille au mieux sans enthousiasme, au pire avec une certaine hostilité ?

Cela fait partie des questions que pose à la société israélienne la présence sur son sol de demandeurs d’asile venant du Soudan ou de l’Érythrée. Or, dans le débat qui les entoure, la voix des réfugiés reste assez peu entendue et on oublie souvent de s’intéresser à leur destin personnel ou aux raisons qui les lient à Israël.
C’est pour essayer de trouver des éléments de réponse que, grâce à Jean-Marc Liling, personnalité active dans les associations d’aide aux demandeurs d’asile, je rencontre Yonas, en plein centre de Jérusalem. Le jeune homme de vingt ans porte des habits de sport et une kippa. Lorsque nous commandons à boire, il évite les boissons lactées pour ne pas mélanger lait et viande. Puis il commence son récit.

Tout commence en Érythrée, où il a passé les premières années de sa vie, avec sa mère et ses frères et sœurs. Yonas décrit le régime dictatorial et cruel qui domine le pays, et la peur ressentie par tous d’être enrôlé de force par l’armée où le service militaire peut durer indéfiniment.

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