Les larmes qu’un fonctionnaire ne peut pas voir
Levée de mots, volcanique
Recouverte par le grondement de la mer.
En haut
la marée de la populace
des contre-créatures : elle
pavoise – illustration et imitation
louvoient en vain à la dérive du temps.
Jusqu’à ce que toi tu projettes hors de toi
la lune de mots d’où vient
qu’advient le miracle du reflux
et que le cratère aux formes
du cœur
témoigne, nu, des origines
des naissances
royales.”
Paul Celan, “Levée de mots”, traduit de l’allemand par Elfie Poulain
“Il faut parfois, écrit Wittgenstein, retirer de la langue une expression et la donner à nettoyer pour pouvoir ensuite la remettre en circulation1.”
C’est peut-être là le sens du Pshat, le sens littéral, dont l’une des significations est le “déshabillage”: hitpashtout. Déshabillage de chaque verset qui doit se dépouiller des sens qui se sont fait “habits” et “habitudes”! L’habituel ne possède-t-il pas en propre “cet effrayant pouvoir de nous déshabituer d’habiter dans l’essentiel et souvent de façon si décisive qu’il ne nous laisse plus jamais parvenir à y habiter2.” Le Pshat nous dit : “Lis ! Et pour chaque mot, demande-toi quel autre sens tu pourrais en donner.
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