TU AIMERAS TON PROCHAI COMME TOI-MÊME

Avec le rabbin Marc-Alain Ouaknin, retour sur un commandement du Lévitique rendu célèbre par l’usage qu’en fera Jésus. Les mots sont les mêmes et pour- tant, le sens qu’on leur donne est bien différent.

Les larmes qu’un fonctionnaire ne peut pas voir

Levée de mots, volcanique
Recouverte par le grondement de la mer.
En haut
la marée de la populace
des contre-créatures : elle
pavoise – illustration et imitation
louvoient en vain à la dérive du temps.

Jusqu’à ce que toi tu projettes hors de toi
la lune de mots d’où vient
qu’advient le miracle du reflux
et que le cratère aux formes
du cœur
témoigne, nu, des origines
des naissances
royales.”

Paul Celan, “Levée de mots”, traduit de l’allemand par Elfie Poulain

SE DÉSHABILLER !

“Il faut parfois, écrit Wittgenstein, retirer de la langue une expression et la donner à nettoyer pour pouvoir ensuite la remettre en circulation1.”
C’est peut-être là le sens du Pshat, le sens littéral, dont l’une des significations est le “déshabillage”: hitpashtout. Déshabillage de chaque verset qui doit se dépouiller des sens qui se sont fait “habits” et “habitudes”! L’habituel ne possède-t-il pas en propre “cet effrayant pouvoir de nous déshabituer d’habiter dans l’essentiel et souvent de façon si décisive qu’il ne nous laisse plus jamais parvenir à y habiter2.” Le Pshat nous dit : “Lis ! Et pour chaque mot, demande-toi quel autre sens tu pourrais en donner. Dépouille chaque mot et chaque idée de leurs sens habituels, déshabille-les, mais ne leur remet pas les mêmes habits, en tout cas pas tout de suite.”
Et n’est-ce pas ce qu’évoque justement la bergère d’Ein Guedi du Cantique des Cantiques (5:3) : “Je me suis dépouillée de ma tunique, comment la revêtirais-je ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ?”
Parfois, c’est une longue tradition de lecture chrétienne qui, par une construction qui évolue dans un autre contexte théologique, fait oublier le sens juif et hébraïque d’un mot, d’un concept ou d’une expression.

“TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME” : HORIZONS ET CONTEXTE


Prenons pour exemple le célèbre verset “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” que beaucoup réfèrent à Jésus en oubliant que la première formulation se trouve dans le livre du Lévitique, (19:18).
Hillel3, Rabbi Aquiva4 et le Targoum Yonatan5 interprètent ce verset en une formule célèbre aujourd’hui : “Ce que tu ne veux pas que l’on te fasse, ne le fais pas à ton prochain.” Lévinas en propose le commentaire suivant. Il cite d’abord Buber et Rosenzweig qui traduisent “aime ton prochain, il est comme toi (kamokha)”. Puis il ajoute : “mais si on consent déjà à séparer le dernier mot du verset hébraïque, kamokha du début du verset, on peut lire tout autrement : Aime ton prochain; cette œuvre est comme toi-même”. À entendre “aime ton prochain ; c’est toi- même”, “C’est cet amour du prochain qui est toi-même”6.
Lévinas profite de cet exemple pour préciser un des aspects importants de sa méthode de lecture du texte biblique : “L’Ancien Testament supporte plusieurs lectures et c’est quand l’ensemble de la Bible devient le contexte du verset, que le verset résonne de tout son sens. C’est cela le commentaire interminable de l’Ancien Testament”7.
Lévinas transpose la manière phénoménologique qui fait entrer les horizons de l’objet dans la constitution du sens.
Un verset n’est pas réduit aux mots qui le composent mais à l’ensemble des résonances de ces mots avec ses horizons textuels : les mots, les versets, les chapitres, qui entourent tel mot, tel verset, ou tel chapitre, etc. Le sens est contextuel ! Et intertextuel !
Dans notre exemple, nous pouvons montrer que c’est le contexte qui permet d’en comprendre le sens.

LE MAL ET L’AMI : QUESTIONS DE TRADUCTION

Tout d’abord, un mot sur la traduction. La version classique du “Tu aimeras…” est rarement mise en question et provient probablement d’un grand voyage à travers diverses sources et en particulier d’un célèbre verset des Évangiles8 . Il est étonnant que rares soient ceux qui soulignent que le mot “prochain” est absent du texte hébreu original qui utilise une formule étrange : leré’akha, littéralement “pour” ton ré’a9 . Ce dernier terme n’est pas le “prochain” qui se dirait qarov, mais le “compagnon”, l’“ami”. Mot étrange lui aussi car il est de la même racine que ra’ qui signifie le “mal”. L’ami, le serait, parce qu’il peut aussi potentiellement faire du mal ! Ra’ c’est aussi ce qui vacille, ce qui est fragile.
Comprendre ce verset dans toute sa complexité, c’est s’intéresser d’abord à une racine qui signifie aussi “faire paître”, “conduire, gouverner”, “penser”, “ébranler”, “fréquenter”, “se lier d’amitié”, “briser”, “fracasser”, d’où une constellation sémantique foisonnante dans laquelle on retrouve les mots suivants : “l’idée”, la “pensée”, re’ayon, le “berger”, ro’é, ou re’aya, le “pâturage” re’i ou reiya, la compagne, ra’eya, re’out, ré’a, la “camaraderie”, ré’out, le “compagnon”, l’“ami”, ré’è, le “mal”, la “méchanceté”, ra’a. Il existe même un dérivé araméen, ra’ava, qui signifie la “volonté”, le “désir”, le “plaisir”!
Deuxièmement, le verset cité du “tu aimeras…” dit précisément “et tu aimeras”, le vav de véahavta étant à la fois une conjonction de coordination et un “vav conversif” qui transforme un passé en futur. Ahavta signifiant “tu as aimé”, veahavta, “tu aimeras”.

AMOUR ET VENGEANCE

De plus cette formule du “tu aimeras…” n’est pas le verset entier mais seulement un quart : trois mots sur douze. Il y a sept mots avant, et deux après. Bien évidemment tout cela possède une signification précise.
En termes phénoménologiques, les premiers horizons, on serait presque tenté de dire, les horizons les plus proches, de cette “formule d’amour” sont les mots qui précèdent et les mots qui suivent. Que disent-ils ? Lo tiqom velo titor èt bené amékha sont les sept mots qui précèdent. Ani yhvh les deux mots qui suivent. On les traduit de la manière suivante : “Tu ne te vengeras pas, tu ne garderas pas rancune envers les enfants de ton peuple [et tu aimeras ton prochain comme toi-même] Je suis yhvh”.
Ce que l’on interprète ainsi : Ce ré’a est bien “l’ami” mais comme tout être humain il est potentiellement capable de te faire du mal. Et s’il t’en faisait, ne te venge pas. Et si tu es capable de ne pas te venger, alors10 tu pourras être considéré comme porteur d’amour !11

DIEU ET LE TEMPS

Cette interprétation explique la présence des mots qui précèdent, mais qu’enseignent les deux mots qui suivent ? Ani yhvh se traduit par “Je suis Dieu-Tétragramme”. Pourquoi cette loi d’amour nécessite cette conclusion qu’on ne retrouve pas dans toutes les lois ?
Le tétragramme est constitué de quatre lettres (trois lettres, dont l’une est répétée deux fois). Ces lettres peuvent écrire hové, le présent, yehé, le futur et haya, le passé. Comme dit Rabbi Avraham Evèn Ezra le tétragramme exprime les modalités du temps. Yhvh c’est l’être du temps !
C’est seulement si tu es capable de déployer du temps entre le mal reçu et le désir de vengeance que, dès lors, quand tu ne te venges pas et que tu ne gardes pas rancune, tu peux être considéré comme aimant. Là est ta force, c’est toi, c’est ton œuvre. Victoire contre la nature et la pulsion.
Sans l’analyse du contexte, l’amour biblique n’aurait été qu’une forme d’impératif insensé, un pur slogan vide, dont l’inscription aurait été impossible à trouver dans la réalité concrète d’une société. Avec le contexte il devient un travail sur soi, une construction de son éthique personnelle, la nécessité de refuser l’immédiateté du pulsionnel et l’instauration d’une éthique fondée sur la raison.

“TU NE TE VENGERAS PAS AVEC LES ENFANTS DE TON PEUPLE, ALORS TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME.”

“VOTRE DIEU” ?

On peut aller encore un peu plus loin dans l’analyse de ce verset en s’interrogeant sur le sens des mots èt bené ‘amékha, que j’ai traduit par “envers les enfants de ton peuple”. Cela signifierait-il que l’amour du prochain ou la retenue dans la vengeance et le ressentiment ne s’appliqueraient que dans le cadre interne à une société mais ne seraient pas de mise envers les personnes extérieures au groupe des “enfants de ton peuple”12 ? Nahmanide permet d’éviter cette lecture en nous invitant à lire en même temps le verset 34 du même chapitre qui engage à la fois l’éthique, la politique, la mémoire et l’Histoire : “L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers au pays d’Égypte. Je suis yhvh votre Dieu.”
Le commentaire de Rachi est stupéfiant d’audace théologique et de modernité. À propos de l’expression “Je suis votre Dieu”, ani yhvh élohékhèm, il commente en seulement trois mots : élohékha veélohav an, “Je suis ton Dieu et son Dieu”.
“Je suis votre Dieu” ne doit pas s’entendre comme “Je suis votre Dieu à vous les enfants d’Israël à qui s’adresse ce texte et dont vous êtes les lecteurs et les premiers destinataires” mais “votre Dieu”, à vous tous, “ton Dieu et son Dieu”, ton Dieu et celui de l’étranger ! Par cette lecture, Rachi fait sortir Dieu du risque de devenir un Dieu national, un Dieu partisan. Il ouvre ainsi à une véritable transcendance éthique qui possède une traduction concrète dans la société des hommes.
L’identité de la formule d’amour des versets 18 et 34 ne permet donc pas plus de distinguer un devoir qui ne serait qu’intra-national et qui ne concernerait que “les enfants de ton peuple” tout en excluant l’étranger. L’interdiction de la vengeance ainsi que le devoir d’amour concernent tout le monde !

“AVEC TON PEUPLE”

Dès lors, nous sommes invités à repenser la traduction de l’expression èt bené amékha qui ne peut plus signifier “envers les enfants de ton peuple”. Et, de fait, la traduction de cette formule est tout autre. Il faut traduire “avec les enfants de ton peuple” et non “envers les enfants de ton peuple” ! En effet les dictionnaires donnent trois sens pour le mot èt : “pronom personnel : moi, toi, lui, elle, nous, etc.”, “avec” et “bêche, pelle”, mais aucune trace de “contre” ou d’“envers”13 ! Notre verset se traduit donc ainsi : “Tu ne te vengeras pas, tu ne garderas pas rancune avec les enfants de ton peuple, alors tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis yhvh”.
S’il semble que nous avons trouvé une bonne traduction, il faut essayer de trouver maintenant une signification cohérente avec le reste de notre analyse. Voici une proposition. Prenons un exemple. Dans les moments de difficultés sociales et politiques, les hommes sont souvent enclins à suivre les mouvements de foule, de groupe, de masse. L’adrénaline grégaire est bien partagée. On connaît cette situation : une personne veut se venger. Elle rumine, ressasse, cherche le bon moment, le bon prétexte, l’occasion. Elle se met en chemin, le bâton à la main. Et voilà qu’une autre personne, la voyant, se joint à elle et l’accompagne dans sa colère, puis une deuxième, une troisième, une millième pour, de fil en aiguille, former une foule qui “nous traîne et nous entraîne…14”, “marée de la populace des contre-créatures15”, une foule dans laquelle “on observe le miracle de la disparition complète, quoique peut-être passagère, de toute particularité individuelle16”. Haro sur le baudet ! crie-t-on alors à l’unisson, souvent sans même savoir de quoi il retourne !
Les hommes s’agglutinent, vocifèrent et s’enivrent de leur propre cri. Et suivent. Se suivent les uns les autres, ne voyant que le dos, que la nuque de ceux qui les précèdent : Tyrannie des nuques contre la démocratie des visages17.
Tu ne te vengeras pas, tu ne garderas pas rancune avec les enfants de ton peuple, c’est-à-dire “ne t’agglutine pas en foule avec les enfants de ton peuple!” Résiste à la tentation grégaire qui te fait perdre le sens du “je” et de ta responsabilité.
Ani yhvh conclut le verset. “Je suis” yhvh. Précisément. “Je suis”, et non pas “nous sommes”. Ni On, ni Ils, ni Neutre, ni Nous, ni Groupe, ni Foule, ni Peuple! ni Enfants de ton peuple! Vivre, au-delà de la pulsion. Liberté !
Wo Es war, soll Ich werden18 !

LE “JE” ET L’ÉTAT

Allons encore un peu plus loin.
Il faut aussi relire ici toute une partie de l’œuvre de Lévinas qui pose la question de la place de l’État dans cette éthique des visages. Il suffira ici de retenir l’orientation d’une pensée pour laquelle “la métaphysique nous ramène à l’accomplissement du moi en tant qu’unicité par rapport auquel l’œuvre de l’état doit se situer et se modeler19” et on ajoutera que l’irremplaçable unicité du moi qui se maintient contre l’État s’accomplit dans le face-à-face d’un Je-Tu. Ainsi l’unicité du moi n’est pas égoïsme mais responsabilité, pour l’autre c’est-à-dire hospitalité et souci.
L’amour du prochain dont parle le verset est justement un amour “au-delà des enfants de ton peuple” à comprendre comme souci pour l’autre, la deagua, au-delà de la prise en charge de ma responsabilité par l’État, serait-il Providence. Cette responsabilité de l’État pour tous n’est bien sûr pas à dénoncer mais elle ne suffit pas. Car il faut lui ajouter à chaque fois la responsabilité de chacun pour chacun, souci, attention aux petites choses “jusqu’aux larmes d’autrui, qu’un fonctionnaire ne peut pas voir20”. “Pour que les choses marchent, ajoute Lévinas, pour qu’elles se fassent équilibre, il faut absolument affirmer la responsabilité infinie de chacun, pour chacun, devant chacun. Il faut, dans une telle situation, des consciences individuelles, seules capables de voir ces violences qui découlent du bon fonctionnement de la raison elle-même. Il faut défendre la subjectivité, remédier à un certain désordre qui découle de l’Ordre de la raison universelle. […] La protestation de la subjectivité n’est pas accueillie favorablement sous le prétexte que son égoïsme serait sacré, mais parce que le Moi seul peut apercevoir les “larmes secrètes” de l’Autre que fait couler le fonctionnement, même rationnel, de la hiérarchie. La subjectivité est, en conséquence, indispensable pour assurer cette non-violence même que l’État – mais dépassant à la fois la particularité du Moi et de l’Autre – recherche également. Je suis pour le Moi, comme existence à la première personne, dans la mesure où son égoïté signifie une responsabilité infinie pour un Autre. Ce qui équivaut à dire que la substance du Moi est comme faite de sainteté20.

”SOYEZ JUSTES !

Je pense ici à un texte Lyotard cité par Derrida dans un texte intitulé précisément “préjugés”:
“‘Soyez justes.’ Mais justement nous ne savons pas ce que c’est qu’être juste. C’est-à-dire que nous avons à être juste. Ce n’est pas ‘Soyez conformes à ceci’, ce n’est pas : ‘Aimez-vous les uns les autres’, etc., tout cela c’est de la blague. ‘Soyez justes’ : coup par coup, il faudra à chaque fois, décider, se prononcer, juger, et puis méditer si c’était ça, être juste21.”

1. Ludwig Wittgenstein, cité par Sophie Nordmann en exergue de son ouvrage Phénoménologie de la transcendance, éditions de l’Écart, 2012.
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2. Martin Heidegger, Qu’appelle-t-on penser? PUF, 1959, p. 141.
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3. Talmud, traité Shabbat 31a.
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4. Torat kohanim 19,45.
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5. Ad locum.
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6. Lévinas, De Dieu qui vient à l’idée, Vrin, 1982, p. 144.
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7. ibid.
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8. Voir par exemple Matthieu 22, 35 à 40.
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9. Les Anglais traduisent dans la King James “Thou shalt not avenge, norbear any grudge against the children of thy people, but thou shalt love thy neighbour as thyself : I am the LORD”. Neighbour, c’est le “voisin” et non le “prochain”.
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10. La conjonction de coordination est souvent lue dans le texte biblique comme un “alors” de conséquence ou un “alors” de situation. Dans le second verset de la Genèse par exemple : “Alors que la terre était tohu-bohu”, au lieu de “Et la terre était tohu-bohu”.
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11. C’est la TOB qui est le plus proche de cette traduction : “Ne te venge pas et ne sois pas rancunier à l’égard des fils de ton peuple : c’est ainsi que tu aimeras ton prochain comme toi-même. C’est moi ton Seigneur”.
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12. Je remercie Antoine Strobel-Dahan de la discussion que nous avons eue sur cette question et qui m’a permis ainsi de proposer le développement qui suit.
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13. Voir par exemple le Larousse de Marc Cohn, 2006, nouvelle édition Moché Catane, p. 48. Voir aussi le dictionnaire d’hébreu biblique de Sander et Trenel, réédition, Slatkine, 2012, p. 51. Cf. aussi Le livre des racines de Rabbi David Kimhi, Berlin, 1847, réédition, Jérusalem, 1967, p. 30 et 31.
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14. La foule, une chanson d’Edith Piaf.
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15. Paul Celan, Levée de mots, voir l’ouverture de l’article.
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16. Sigmund Freud, Psychologie collective et analyse du moi, Traduction de S. Jankélévitch, Payot, 1921.
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17. Voir mon article dans Schibboleth, États du symbolique, Editions In Press, 2014, “De la tyrannie des nuques à la démocratie des visages”, à propos du livre de Rabbi Abraham Cohen Herrera, Le portail des cieux, éditions de l’éclat, 2010.
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18. Conférence, Gallimard, 1984
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19. Emmanuel Lévinas, Totalité et infini, Nijhof, 1961, p. 277.
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20. Emmanuel Lévinas, “Transcendance et hauteur” (1962), in Liberté et Commandement, Fata Morgana, 1994, p. 80.
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21. Jean-François Lyotard, Au juste, Christian Bourgois Éditeur, 2006, p. 100.
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  • Nicolas Weill

DEUX RELIGIONS SŒURS

Dans les années quatre-vingt-dix, en Israël, la publication d’une série d’articles dans la revue Sion par l’historien Israël Jacob Yuval crée une polémique sans précédent. Le débat quitte le milieu savant et les revues d’Histoire pour gagner la presse généraliste, allant jusqu’à faire dire que ces articles n’auraient jamais dû être écrits. Ceux-ci, regroupés en un livre, Deux peu- ples en ton sein : Juifs et chrétiens au Moyen Âge, remettent notamment en cause la vision classique d’une relation judaïsme-christianisme comme religion-mère et religion- fille. Nicolas Weill, qui a traduit et augmenté l’ouvrage en français en 2012, revient avec nous sur les apports de cet ouvrage.

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