Cette plaque a été apposée à la demande de Jean-Marie sur une colonne près de l’autel-maître de la cathédrale Notre-Dame de Paris, au-dessus de la crypte dans laquelle il repose. Elle est pour moi un témoin de la double filiation et double fidélité, juive et chrétienne, de Jean-Marie tout comme l’a été la cérémonie de ses obsèques. Le cardinal Lustiger, premier évêque juif depuis l’époque des pères apostoliques, a souhaité que mon grand-père, son cousin nommé comme lui Aron (Arno) Lustiger, et moi célébrions une cérémonie juive sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame avant la messe de funérailles et son inhumation. Mon grand-père a ainsi récité le Kaddish devant les fidèles présents, des représentants de la communauté juive, de l’Église catholique et de la France et, pour ma part, à la demande de Jean-Marie, j’ai déposé de la terre d’Israël sur son cercueil et lu en hébreu le psaume 113, psaume de louanges qui ouvre le Hallel, dit notamment à Pessah. Ultime marque de son ancrage dans son histoire et sa tradition familiales, Jean-Marie a fait de cette cérémonie publique juive sur le parvis de Notre-Dame, imposée à ce titre aussi bien à l’Église catholique et aux institutions de la République qu’au monde juif, la démonstration que sa double fidélité n’était en rien un effacement ou une négation du judaïsme.
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