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Une rencontre idéale ?

© Ella Amitay Sadovsky, Sea view and lemons, 2019,
Oil, Acrylic and Fabric Collage on Canvas, 165 x 200 cm
Courtesy: Gordon Gallery, Tel Aviv

Si je pars de la question de l’idéal c’est parce qu’il me semble que la rencontre amoureuse se fait toujours sur le terrain de l’illusion d’une retrouvaille avec le premier autre, l’autre idéalisé de l’enfance, qui permettrait d’atteindre à une complétude.

Et dans le fond, le monde contemporain nous pousse dans cette direction, prétendant nous combler, combler notre manque, par la profusion de promesses d’amour sur les applis de rencontre.

«Je l’ai quitté, car ça ne me convenait pas». Mes jeunes patients ont souvent l’idée que les relations amoureuses devraient être parfaites et ne produire aucune frustration ; que sinon il faudrait que ça s’arrête. Il faudrait que l’autre les rassure à chaque instant. C’est là où il y a un paradoxe, car ce dont ils s’aperçoivent en analyse c’est que ce qui les attire initialement chez cet autre c’est justement ce qui leur échappe, c’est-à-dire ce qui fondamentalement les angoisse.

Mais dès qu’ils voient que, pour des raisons diverses, l’autre ne correspond pas à l’image idéale qu’ils attendaient, c’est comme si la question du désir, c’est-à-dire de ce qui, en eux, de façon mystérieuse, les avait attirés vers cet autre, disparaissait au profit de celle de la volonté.

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