Chants de la Mère

Le répertoire traditionnel de chansons yiddish est riche de textes évoquant la maternité et, plus encore, la relation à la mère. Nous vous proposons d’écouter deux de ces poèmes, A Yiddishe Mame et Oyfn Veg interprétés par la chanteuse yiddish Talila, ainsi qu’un de ses textes, ‘man.

Mélodies yiddish

A YIDDISHE MAME interprété par Talila
Paroles : Lev Pollack, Musique : Jack Yellen, Arrangements : Teddy Lasry.

A YIDDISHE MAME interprété par Talila

A Yiddishe Mame – Une mère juive

Je voudrais vous poser une question :
Dites-moi qui sait
Avec quel précieux trésor
Dieu bénit tout le monde ?
On ne peut l’acheter avec de l’argent,
Ce n’est donné que gratuitement,
Et lorsqu’on le perd
Ô combien de larmes sont versées.

Nul n’en aura d’autre,
Aucune supplique n’aidera.
Oy, celui qui l’a perdue
Sait déjà ce que je veux dire.

Une mère juive,
Il n’y a pas mieux sur cette terre.
Une mère juive,
Quelle amertume lorsqu’elle nous manque.
Que la maison est belle et lumineuse
Lorsque la Maman est là,
Qu’elle devient triste et sombre
Lorsque Dieu la prend dans le monde d’après.

Dans les eaux, dans les flammes,
Elle se jette pour son enfant.
Ne pas l’embrasser,
Voici vraiment le pire péché.
Oy, combien chanceux et riche est celui qui a
Un si joli présent offert par Dieu,
Une telle mère juive,
Ma mère juive.

OYFN VEG SHTEYT A BOYM interprété par Talila
Paroles : Itzik Manger, Musique: Philip Laskowsky

OYFN VEG SHTEYT A BOYM interprété par Talila

Oyfn veg – Sur la route

Sur la route se trouve un arbre,
Tout courbé.
Tous les oiseaux de l’arbre
Se sont envolés.

Trois vers l’ouest, trois vers l’est,
Et le reste vers le sud,
Et l’arbre est resté seul
Isolé face à la tempête.

Je dis à ma mère : “Écoute,
Ne te mets pas en travers de mon chemin
Car je vais, maman, ni une ni deux,
Devenir un oiseau.

Je vais m’asseoir dans l’arbre,
Et je le bercerai,
Le réconforterai à travers l’hiver
D’une jolie mélodie.”

Ma mère me dit : “Non, mon enfant”,
Et elle pleure avec des larmes.
“Dieu te préserve, sur l’arbre,
Tu gèleras.”
Je dis : “Maman, quel gâchis
Pour tes jolis yeux”,
Et en un clin d’œil,
Je me fais oiseau.

Ma mère se lamente : “Itzik, mon prince,
Si Dieu le veut, prends,
Prends au moins une écharpe
pour ne pas prendre froid.

Mets tes souliers,
Un rude hiver s’en vient.
Enfile ton chapeau fourré.
Pauvre de moi.

Et prends ton manteau d’hiver,
Mets-le gros bêta,
À moins que tu ne veuilles être invité
Parmi les morts.”

Je déploie mes ailes, c’est dur,
Trop, bien trop de choses…
La maman a couvert
Son petit oiseau fragile.

Je me vois triste
Dans les yeux de ma mère,
Son amour ne m’a pas laissé
Devenir un oiseau.

Sur la route se trouve un arbre,
Tout courbé.
Tous les oiseaux de l’arbre
Se sont envolés.

OYFN VEG SHTEYT A BOYM lu par Itzik Manger