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Accompagner la fin de vie

Tandis que le pays s’interroge, avec la remise des conclusions de la Convention citoyenne sur la fin de vie, nous avons demandé à deux sœurs de 26 et 30 ans, Sarah et Raphaëlle, de nous parler des multiples deuils qu’elles ont vécus et de l’accompagnement de leurs proches en fin de vie.

 

Tenou’a Bien que jeunes, vous avez vécu plusieurs deuils. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Raphaëlle & Sarah Nous avons grandi à Paris avec nos deux parents et notre sœur aînée, au carrefour de familles ashkénaze et sépharade qui ont conservé de la religion juive une forme de tradition culturelle plus que de pratique religieuse.
Si nous estimons avoir évolué dans un milieu favorisé et très préservé, dans un premier temps, nous avons été confrontées, à l’adolescence, à la maladie et à la mort à travers une succession d’événements qui se sont enchevêtrés dans un maillage complexe, que chacune détricote à présent pour construire son parcours. Notre grand-père maternel est mort en mars 2014. Notre mère, atteinte d’un cancer du sein en 2008, est morte le 5 février 2015. En octobre 2019, notre père a reçu un diagnostic assourdissant de cancer de l’œsophage, dont nous avons immédiatement connu le sombre pronostic, et a eu la chance d’y survivre deux belles années avant de mourir le 31 mars 2022. Notre grand-mère maternelle est morte le 17 mars 2023. Sa crainte des hôpitaux et des examens médicaux l’a préservée d’un probable diagnostic de cancer digestif. Notre grand-père et nos deux parents ont été, selon leurs souhaits et grâce aux conseils de proches et médecins, admis à la maison médicale Jeanne-Garnier en soins palliatifs.

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