Ashkénaze, Séfarade, deux mots qui, par une approche sociologique simpliste, et particulièrement depuis la création de l’état d’Israël, désignent de manière typologique deux grands groupes qui constituent le judaïsme contemporain : les orientaux et les occidentaux. Mais littéralement “allemand” et “espagnol” . La réalité est plus riche et plus complexe surtout si on en fait une lecture sur le long terme.

Reprenons depuis le début. L’histoire de ce mot, Ashkénaze, commence quelques encablures après la Création du monde, dans cette Genèse énigmatique qui raconte les balbutiements des terres et des peuples, la généalogie des premiers hommes et des premières familles: “C’est ici le livre des générations d’Adam. Au jour où Dieu créa Adam, il le fit à la ressemblance de Dieu.”
(Genèse 5,1; traduction Darby)
Il y eut Adam, Shet, Mathusalem, Lémèkh et bien sûr Noé, ce grand capitaine qui fut aussi un grand directeur de zoo!
Cette généalogie, précisée cinq chapitres plus loin, fait surgir pour la première fois le terme “ashkénaze” pour nommer l’un des petits-fils de Noé: “Et ce sont ici les générations des fils de Noé: Shem, Ham, et Yaphèt; il leur naquit des fils après le déluge.