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BON COMME LÀ-BAS

La cuisine séfarade ne s’apprend pas dans les livres, elle se goûte, elle se vit, et il faut, pour la maîtriser, observer celles qui savent.

© Rotem Amizur, Doya and Abulabed, painted paper collage, 33 x 50 cm, 2018 – https://rotemamizur.com/

Dans un appartement populaire du dixième arrondissement de Paris, au milieu des années quatre-vingt, se trouvent une table et ses chaises en Formica. J’y suis assise et ma grand-mère Yvette me sert un bol de drôo chaud, le saupoudre de cannelle et me tend une cuillère. 

Ça ressemble à du ciment, je fais un peu la grimace mais l’odeur m’attire, j’ai toujours été curieuse en cuisine, j’ai envie d’y plonger ma cuillère, il faut attendre que ça refroidisse, c’est encore brûlant. Je passe le temps en regardant le carrelage au mur, il y a quelques carreaux avec de jolis poissons dessinés dessus, je les imagine en train de nager. 

Le moment est enfin venu, je goûte. C’est si étrange comme texture, trop sucré, farineux, un peu amer, je ne pourrai dire pourquoi mais j’adore! Après ce petit-déjeuner nous préparons avec ma sœur et ma mamie les pâtisseries et plats pour la fête de Kippour

Il y a tant à faire pour que tout soit prêt, je ne sais comment nous allons réussir, mais on y arrive toujours et ça a été pour moi une super école.

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