ANNE SINCLAIR
PASSÉ COMPOSÉ

Anne Sinclair avait juré qu’elle ne se prêterait pas « à ce petit jeu narcissique » des Mémoires de journaliste. Elle a finalement « mangé son chapeau », comme elle dit, et profité du confinement pour écrire. Passé composé se lit comme une « grappe de souvenirs », comme le témoignage d’une époque que cette amoureuse de la vie a traversée aux premières loges. De son enfance heureuse dans le xvie arrondissement, adulée par son père, bercée par l’opéra, la musique et la lecture, à l’apogée de sa gloire à TF1 en passant bien sûr par l’affaire du Sofitel, elle s’y raconte avec pudeur, retenue, elle qui ne s’« estime pas assez pour être sûre » d’elle. Celle qui anima treize ans durant l’émission la plus regardée de France (jusqu’à 13 millions de téléspectateurs), revient sur les moments forts qui ont marqué l’histoire du petit écran : Gainsbourg, brûlant un billet de 500 francs en direct sur le plateau, Delors annonçant en 1994 qu’il renonçait à briguer la présidence ou encore Gorbatchev, au Kremlin, juste avant la dislocation de l’URSS et sa démission fin 1991. Elle dit aussi ceux qu’elle n’a jamais voulu recevoir, Jean-Marie Le Pen, Saddam Hussein ou encore Bokassa.