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Le sionisme ou le paradoxe d’Abraham

En s’appuyant sur la lecture de leurs derniers ouvrages, le philosophe Stéphane Habib invite Delphine Horvilleur et Raphael Zagury-Orly à interroger et confronter leurs conceptions du sionisme, à mettre en regard chacun son sionisme pour esquisser les enjeux que porte aujourd’hui ce terme.

© Pascal Monteil, Sono Boccaccio, Laines sur chanvre, 2021, photo par © Célia Pernot

Grand entretien entre
Stéphane Habib,
Delphine Horvilleur
et Raphaël zagury-Orly

Stéphane Habib 
En reprenant vos livres, Le dernier des sionistes et Vivre avec nos morts, il m’a semblé que quelque chose se jouait dans vos titres. D’abord une résonance très forte entre les deux, parce qu’évidemment, je crois que la mort ne peut pas ne pas résonner dans le mot « dernier ». « Le dernier des sionistes » laisse entendre, mis à part toute l’équivoque reprise dans le titre de Derrida Le dernier des Juifs, c’est-à-dire en français une locution qui veut dire le pire des Juifs et aussi celui qui reste, structuralement peut-être ce qui est en jeu avec le sionisme, la question des morts, de la vie/la mort, de cette inextricabilité entre la vie et la mort. Et justement aussi dernier ou vivre avec nos morts comme la grande question de l’héritage, comment on hérite et ce que c’est qu’hériter quand on parle du sionisme. Et là, il n’y a pas de hasard.

Les premiers mots de Raphael qui sont la dédicace à son fils : «À mon fils Ilay, avec l’espoir que tu connaisses un jour le pays pacifié dont je rêve pour toi.

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