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Édito : Avoda

L’édito du rabbin Delphine Horvilleur.

Qu’il tombe un samedi ou non, Yom Kippour est toujours appelé dans la tradition juive « shabbat des shabbat ». Le mot shabbat signifie littéralement « cessation », « interruption d’activité ». Le jour le plus solennel de l’année est donc celui où, par définition, tout doit s’interrompre. Il intervient pourtant à la saison précise du retour au travail pour la majorité d’entre nous.

Ainsi, en ce mois de rentrée, nos calendriers civils et religieux semblent-ils formuler des injonctions contradictoires. L’un nous prescrit : « retourne travailler ! » tandis que l’autre nous exhorte à tout interrompre, ou plus exactement à changer, le temps d’une journée, la nature de notre travail.

Yom Kippour est un jour entièrement consacré au « travail sur soi ». Il s’agit, une journée durant, d’abandonner toute action routinière et d’entreprendre une mission d’introspection.

Le travail est une notion ambiguë dans la tradition juive. La Genèse affirme que lorsque l’Éternel plaça l’homme sur la terre, il lui confia pour tâche de « la garder et de la travailler ». Mais, un peu plus tard, en punition de la première transgression de l’histoire biblique, l’homme apprend qu’il devra dorénavant travailler cette terre « à la sueur de son front » et dans la peine.

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