Demandez autour de vous quel est le fruit qu’Adam et Ève ont croqué. La plupart des gens vous répondront sans hésiter : la pomme. Ce fruit figure sur de très nombreuses peintures et illustrations, mais rien ne dit qu’il soit celui dont parle la Bible. La Genèse ne donne aucune précision sur le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais la pomme se disant en latin malum, presque comme le mal, les traducteurs chrétiens ont été séduits par le jeu de mot, et ont pris cette liberté interprétative avec le texte originel. Voilà comment une traduction a eu des répercussions considérables sur l’art et les consciences.
Bien d’autres pommes de discorde de la traduction, des erreurs de lecture ou des interprétations délibérément incorrectes ont changé le cours de l’histoire : Ève est-elle sortie de la côte d’Adam ou de son côté (un seul et même mot en hébreu, tsela, désigne ces deux termes) ? Le prophète Isaïe annonce la venue d’un sauveur, né d’une alma. Mais s’agit-il d’une jeune femme, comme le suggère l’hébreu, ou d’une vierge, comme l’affirme la traduction de la Septante, qui traduit l’hébreu alma en grec virgo ?
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