Cette question récurrente qu’on pourrait adresser à tout monothéisme ne tolère, en réalité, aucune réponse évidente. À coups de versets, extraits ici ou là des sources traditionnelles, il est aussi simple de démontrer que le judaïsme est sincèrement soucieux du statut des femmes que profondément misogyne et haineux à leur égard.
Dieu dit à Abraham: « Écoute la voix de Sarah, quoi qu’elle te dise » (Genèse 21), et la Torah encense la vertu de « femmes d’excellence », de prophétesses, de reines et de matriarches qui changent le cours de l’Histoire. « Qui trouve une femme, trouve le bien » commente le Talmud qui dit aussi « qu’un homme ne doit jamais marcher entre deux femmes par crainte de sorcellerie » (Meguila 14), que « mieux vaut brûler la Torah que de la confier à une femme » (Sota 83, Talmud de Jérusalem) ou que « l’esprit des femmes est léger » (Shabbat 33).
Il est extrêmement aisé ou malhonnête de faire dire au texte une chose ou son contraire, sans penser le contexte littéraire et historique dans lequel tel ou tel verset s’insère, sans considérer qui l’énonce et qui le reçoit. La question, dès lors, n’est plus de savoir si le judaïsme est misogyne mais si ceux qui s’en réclament, les lecteurs du texte et ses interprètes de génération en génération le sont.
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