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Érotisme de l’étude

Dans la tradition juive, il n’est pas rare que l’étude du texte soit évoquée en termes romantiques voire érotiques. Il y a, entre le texte et celui qui s’y plonge, quelque chose de la séduction, du désir, du plaisir même. Le rabbin Américain Geoffrey Dennis nous entraîne dans les subtilités de cette relation amoureuse et charnelle, de ses conditions à ses implications.

Parmi les nombreuses paraboles contenues dans le chef-d’œuvre de l’ésotérisme juif médiéval, le Sefer haZohar, il en est une qui appartient à un récit plus vaste, connue sous le nom de Sabba Mishpatim, à propos de rabbins se rencontrant pour deviser des secrets de la Torah. Par le truchement d’un interlocuteur mystérieux rejoignant la conversation, cette parabole veut illustrer la manière dont celui qui s’engage sérieusement dans l’étude de la littérature sacrée devrait aborder le texte :

Ils [ceux qui étudient la Torah en dilettante] ne voient pas le chemin de la vérité dans la Torah.
Chaque jour, elle les appelle, avec amour, mais ils refusent de tourner la tête vers elle… À quoi cela peut-il être comparé ? À une ravissante bien-aimée cachée au plus profond de son palais. Elle a un prétendant, inconnu de tous et caché comme elle. Par amour pour elle, cet amant ne cesse de passer sa porte, cherchant partout du regard. Sachant que son amant déambule constamment autour de sa porte, que fait-elle ?
Elle ouvre une petite fenêtre dans son palais caché, dévoilant son visage à son prétendant, puis se retire rapidement, pour se dissimuler à nouveau. Nul autre que l’amant ne s’en aperçoit ni même ne l’imagine, et son cœur et son âme et tout en lui s’épanche vers elle.

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