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Édito : Philtre d’amour

L’édito du rabbin Delphine Horvilleur

Saviez-vous qu’il existe dans la Bible une recette aphrodisiaque, un met capable, dit-on, de stimuler le désir? Vous l’avez sans doute un jour consommé sans même le savoir, si vous avez participé à un séder de Pessah. Cet aphrodisiaque des Sages n’est autre que la harosset, cet étrange mélange fruité dans lequel on trempe les herbes amères. Au soir de la Pâque juive, la coutume veut qu’il représente le mortier que nos ancêtres utilisaient pour leurs travaux de construction en esclavage. Mais pourquoi alors aurait-il un goût si sucré ? Et si la vérité était ailleurs ? 

Un midrash suggère que la harosset, est en réalité un rappel du désir que les femmes des Hébreux parvenaient à susciter chez leurs maris. Elle serait une référence à la libido qui permettait au peuple de rester encore un peu libre, même au cœur de la servitude. Voilà pourquoi la recette de ce met aphrodisiaque aurait été secrètement conservée dans le plus érotique de tous les livres sacrés, celui-là même qu’on lit à Pessah et qui, selon la légende, fut composé par le plus grand amant biblique, le roi Salomon. 

Relisez le Cantique des Cantiques avec attention et vous y découvrirez une formule, cachée entre les versets : « C’est sous ce pommier que j’ai éveillé ton amour (…) tes caresses sont plus délicieuses que le vin (…) réconfortez-moi par des gâteaux de raisin (…) le figuier embaume par ses jeunes pousses (…) la senteur de tes parfums surpasse tous les aromates (…) Je suis descendue dans le verger aux noyers ». 

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