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être rabbin et homosexuel en France : témoignage

Si, aux États-Unis, on trouve des rabbins assumant ouvertement leur homosexualité même hors du judaïsme progressiste, il n’y a en France qu’un seul rabbin ouvertement homosexuel. Sans porter son intimité en étendard, il refuse pour autant de la taire. Pour Tenou’a, il livre son témoignage.

IL N’Y A PAS DE “GAY POWER”, NI DE “PROTOCOLES DES SAGES D’URANUS” POUR DOMINER LE MONDE

En 2014, le Leo Baeck College, un collège rabbinique libéral qui se trouve à Londres, a célébré le 25e anniversaire de l’ordination des deux premières femmes rabbins lesbiennes : le Rabbin Elizabeth Tikva Sara, et le Rabbin Sheila Shulmanז״ל .J’ai eu l’honneur d’étudier dans ce collège, héritier de la Hochschule für die Wissenschaft des Judentums, la Haute École pour l’Étude de la Science du Judaïsme, établie par le Rabbin Abraham Geiger en 1872, et fermée par les nazis en 1942. À l’occasion de cet anniversaire, il a été souligné que, depuis 1989, vingt rabbins gays et lesbiennes ont été ordonnés. Je suis pour ma part le vingtième dans cette lignée. Le Rabbin Sheila Shulman a été mon amie, ma tutrice, et m’a accompagné durant mes études. Elle m’a aussi transmis l’ordination rabbinique, la semikhah, mais nous a malheureusement quittés en octobre dernier.

Je suis bien conscient que lorsqu’on représente une situation nouvelle, en l’occurrence, celle d’être le premier rabbin ouvertement gay en France, il est nécessaire d’être prudent pour ne pas provoquer de réaction trop violente au changement que cela implique, au sein de nos communautés, mais aussi envers la société plus large.

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