
Jean-Claude Grumberg est avant tout connu pour avoir écrit L’Atelier en 1979, pièce dans laquelle il sut rendre visibles les épreuves indicibles des familles de déportés de France. Dramaturge, scénariste et conteur hors pair, mêlant toujours le sens tragique à la cocasserie la plus saugrenue avec une légèreté de plume inégalée, il dresse, dans De Pitchik à Pitchouk. Un conte pour vieux enfants, le portrait de Rosette Rosenfeld. Restée seule après la mort de son mari Isidore, débordée par la solitude et le souvenir, Rosette fait de nombreuses rencontres qui révèlent la même hantise : « Pourquoi je ne me souviens plus du visage des miens ? Pourquoi je n’entends plus leurs voix ? ». Grâce à un art qui tient autant de la poésie que de la comédie intime, Jean-Claude Grumberg redonne vie à des êtres qu’on croyait perdus à jamais, dont il restitue avec grâce et bonhomie les gestes, les tournures de phrase, et les espoirs les plus bouleversants.

L’entretien lecture
Par Fanny Arama
Fanny Arama Votre art consiste à « rire en pleurs ». Vous alliez la caricature et le grotesque au sens tragique, vous décrivez l’horreur en soulignant son absurdité comique. Vous décririez-vous comme un satiriste ?