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#justice

« Restaure nos juges comme aux temps premiers,

Nos mentors comme au commencement. »

 

(Prière de la Amida)

Un Sanhédrin pour le peuple juif

À ces mots quotidiennement ânonnés, quelle image se projette dans la pensée du priant ? Gorgé de pseudo-culture talmudique, à quoi rêve-t-il en cet instant précis ? La réponse est aussi banale que terrifiante, dictée par la nostalgie imposée, au nom d’une histoire fantasmée : le citoyen-priant de 2023 rêve de royauté, et, avec elle, de peine de mort, d’esclavage (à deux régimes : pour juif ou non), de femme à peine plus favorisée que l’esclave, de coups de fouet, d’une justice prompte à pratiquer la terreur. Ils rêvent d’antiquité nos priants, mais ne le savent pas, passionnés qu’ils sont d’anathèmes et d’abolition de la pensée. Interrogez-les, ils ne se rendront même pas compte de ce que leur bouche vous dira.

Pourtant, on sait quels périls naissent de masses que l’on fait mal et trop religieusement rêver. C’est ce vers quoi tend la société israélienne déjà en 2023 – elle qui concentre, depuis le miracle de 1948, l’essentiel de la trajectoire du peuple juif – à force de caprices politiques, de compromis, d’abaissements sur fond de messianité toxique. Son destin ? En rupture avec la diaspora, filer droit vers un scénario iranien : un monde sans profane, le rêve banal du priant, dans un cerveau assoupi.

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