Contenu réservé aux abonnés

La demeure mystique

Sous le branchage qui couvre mal une petite cabane fragile se bousculent des invités ; ceux de la tradition hassidique y côtoient ceux que nomme le Zohar. Il revient à chacun d’entendre le message de deux continuateurs, ni clones de leurs pères, ni infidèles, Yitzhak et le Maguid de Mezeritch.

Convocation d’automne. C’est ainsi qu’il faut vivre la suite des grandes fêtes du premier mois de l’année juive, Tishri, en commençant par Rosh haShana et Yom Kippour et en culminant avec Souccot. Étrange célébration que celle-ci, l’ainsi nommée « fête des cabanes » tant le fragile édifice qui la caractérise en est un lieu majeur. De fait, elle est, pour la loi juive, le lieu de toute activité, plus, de toute vie, pendant la semaine de fête. Souvenir du long voyage dans le désert des Hébreux sortis d’Égypte, elle incarne les « nuées de gloire » qui entourèrent et protégèrent le camp pendant cette période de quarante années, jusqu’à l’entrée sur la terre promise par D-ieu à Son peuple. Elle constitue, de la même façon, une sorte de sanctuaire, éternel et indestructible en dépit – ou peut-être du fait – de sa fragilité visible. Une lumière spirituelle infinie y apparaît, relèvent les textes kabbalistiques qui dénomment ce degré Makifim deBina, comme un éclairement venu de l’essence Divine enveloppant celui qui s’y trouve à l’instar de la soucca elle-même. Autant dire que s’y trouver, même pour un court moment, n’est jamais un acte simple.

Une telle prise de conscience est d’autant plus urgente lorsqu’on se réfère à l’enseignement du Zohar selon lequel des « invités » s’y présentent chaque jour.

Abonnez-vous pour lire cet article

S’abonner en ligne