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Le cuir sanctifié

Dans le judaïsme, l’accomplissement des mitsvoth, se fait parfois à l’aide d’objets conçus à partir de matières animales. C’est le cas du shofar comme celui du cuir des téfilines, du klaf de la mezouza ou du Séfer Torah. Ce n’est pas dû au hasard, selon le rabbin loubavitch Haim Nisenbaum, pour qui tout doit servir à l’élévation de chacun des éléments de la Création.

TRANSFORMER LA GROSSIÈRETÉ DU MONDE
Entretien avec le rabbin Haim Nisenbaum

Comment expliquer que nous fassions usage de matière animale dans certains rites du culte juif ?

Selon les loubavitch comme selon la majorité de la société, globalement et symboliquement, le monde est divisé en quatre règnes : le minéral, le végétal, l’animal et l’humain. Cette nomenclature a, dans notre vision, un sens mystique très précis. Chacun de ces quatre domaines est destiné à se sublimer. Le minéral, qui est le domaine le plus bas spirituellement, parce que celui qui est le moins doté de vitalité, n’est pas intrinsèquement bas. La Kabbale dit : « ce qui est plus haut a la capacité de descendre plus bas ». D’une certaine manière, la pierre au bord du chemin est supérieure à l’homme, dans son aspect physique. Le minéral va s’élever, c’est son rôle, en nourrissant le végétal et donc en s’incarnant en lui, lequel végétal est doté d’une vitalité supérieure à celle du minéral. Le végétal lui-même va s’incarner dans l’animal en servant à sa consommation. L’animal va s’élever également en parvenant à s’intégrer au règne humain, de deux manières : par la consommation directe (ou par l’usage ou le rejet qu’on en fait), ou en servant un acte de mitsva.

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